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Les courriers de Rose-Marie
20 avril 2007

Lettre à ma future bru,

 Préambule : ceci est pure fiction, aucun de mes fils n’a de petite amie  - heu ! Les garçons ! Ici, faut que je vous parle !

Ma bru, ce mot, le plus vilain de la langue pour désigner l’épouse du fils, comme il vous va bien. Trois petites lettres, pour tant de haine, un « b » pour vous brutaliser, un « r » pour vous railler et un « u » pour vous désigner : l’unicellulaire[1] de la famille.

Nous le savons, jamais nous ne seront amies. Comment la matriarcale que je suis pourrait accepter que vous intégriez mon clan ? Ce n’est pas une question de forme, c’est une question de contenu.

La première raison, c’est que vous avez une mère. Vous passez votre temps à me comparer à elle, à comparer l’éducation lamentable que j’ai donné à mon fils avec celle parfaite que vous avez reçu, à comparer l’amour qu’elle a pour mon fils avec l’aversion que j’ai pour vous et peut-être le pire à comparer ma façon de cuisiner avec la sienne. Je ne voudrais pas vous faire perdre vos illusions, mais votre père l’a quitté y’a 20 ans pour votre tante …

La deuxième raison, c’est que je ne suis pas votre nourrice, « Allo, Rose-Marie … Maman à rendez-vous pour sa thalasso, elle ne peut pas prendre Charles-Edgard, et je déjeune avec mes copines, je vous le dépose demain à 7h ? », vous vous êtes fâché par-ce que j’ai dit : « non ». J’ai ma vie, le matin je me lève vers 10 h 00, je prend mon café jusqu’à 11 h 00, en regardant les actus, je me prépare, je prend mon parasol et mon panier et … Wroum ! Wroum ! Vers les plages de Saint-Gilles pour rejoindre mes copines, vers 16 h 00 on prend un thé, je rentre, vais faire un tour sur la toile, puis nous dînons. Je vais pas me coltiner votre Charles-Edgard, qu’il faut garder à l’ombre, qui va pas arrêter de demander « on rentre quand Marose ? » et qui va me mettre du sable plein ma Smart. Moi, j’ai fais des garçons pour que jamais vous me demandiez de garder vos enfants, votre mère fera sa thalasso plus tard, de toute façon c’est trop tard.

Ma devise, « chez moi : pas d’enfant sans ses parents ».

La dernière raison, et pas des moindres c’est que si je vous aimais vous vous sentiriez obligé de m’aimer aussi. Vous me téléphoneriez pour me parler de vos problèmes de couples, pour que nous parlions pédagogie et éducation, pour que je vous aide dans vos prises de décision. Mais voilà, j’ai pas envie.

Je sais vous auriez tant aimé que nous nous aimions, fallait m'épouser ! Vous verrez votre prochaine belle-mère, vous aimera, c’est comme ça. Moi je serais aux petits soins pour votre Charles-Edgard que sa vilaine maman aura privé de son gentil papa. ET, dans 20 ans, si je suis encore là, au mariage de votre aîner, nous tomberons d’accord pour dire que la bru qui nous prend notre bébé est une unicellulaire.

Je ne vous embrasse pas, mais le cœur y ait.

Rose-Marie.

 


 

[1] Se dit d’un être vivant composé d’une cellule unique. Les êtres vivants unicellulaires constituent une part importante de la biosphère. Leur nature est variée : bactérienne, végétale, animale… Le terme de micro-organisme recouvre les unicellulaires et les virus.

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